Un cambriolage ne nous laisse pas indemne

la Saint Juan en Espagne est le week-end où le nombre de cambriolage est le plus impressionnant. Cependant, peu importe quand cela nous arrive, nous en gardons des traces qui mettront du temps à partir.

 

huellas
À la recherche d’empreinte digitale

Étendue sur mon lit et prête pour dormir, le lendemain de la Saint Juan, je regarde ma porte-fenêtre ouverte et je pense à mon amie G qui la veille, m’a raconté qu’elle s’était fait cambrioler durant la journée. Elle s’était rendu compte des dégâts le soir en rentrant du travail. Je tentais de penser à ce qu’elle avait dû ressentir en voyant son appartement en vrac : angoisse qu’il y ait encore quelqu’un ? Peur d’avoir perdu des objets de valeur ? Stressée de ne plus posséder certains souvenirs offerts ? Colère d’être dans cette situation ? ….

Ceci n’était que supposition, car je ne l’avais pas vu et ses explications s’étaient limitées à des messages.

Je regarde de nouveaux mes fenêtres ouvertes et décide que ce soir, je ne les fermerais pas : ayant 5 invités à la maison qui occupent toutes les pièces plus ma chambre et celles de loulous, je me dis : dors tranquille, tu ne risques rien… 

J’aurais dû écouter ma petite voix intérieure qui me disait de fermer cette satanée fenêtre !

Vers 5h du matin, sentant une présence à mes côtés, je me réveille. Très vite, je me rends compte que ce n’est pas pour la 3º fois mon loulou qui par la chaleur n’arrive pas à dormir et viens me demander un peu d’eau, sinon un visage inconnu à quelques centimètres du mien.

 

Nous réagissons tous de manière différente face à l’effraction :

Malheureusement, ce n’est pas la première fois que je me retrouve dans une situation d’agression et il semblerait que j’ai un instinct de survie qui me pousse à attaquer pour me défendre. Mon premier réflexe a été de le pousser pour pouvoir, me redresser et l’attraper pour le neutraliser. Je suis de nature assez craintive et j’irais même jusqu’à dire peureuse, mais à ce moment-là, je n’ai pas mesuré l’inconscience de mon attitude. La seule chose que je voulais était protéger ce qui m’appartenait et lui montrer que j’étais un adversaire de poids.

 

Les faits:

Il est clair qu’il ne voulait pas me faire de mal physiquement, il ne cherchait qu’à voler les objets électroniques et de valeur, mais je n’avais pas conscience de cela. Il a pris l’escampette par le balcon et il a raté sa sortie. Me précipitant également vers l’endroit de la fuite, je l’ai vu étalé au sol, comme une marionnette avec les jambes qui semblaient ne pas être dans le bon sens. Je suis restée sous le choc quelques secondes, mais la colère a vite repris le dessus quand je l’ai vu bouger. Depuis le balcon, j’ai vu sur le trottoir mon mac enroulé dans la couverture qui était dans la chambre de mes loulous. Je n’étais plus en colère, j’étais furieuse et hors de moi : il était hors de question que quelqu’un touche à mes enfants.

J’ai pensé à lui jeter un objet lourd pour l’assommer et être sûre qu’il ne bougerait pas le temps que mon mari descende. Et puis je me suis repris, de peur de ne justement pas le louper.

Unknown-7

En fin de compte, nous avons eu de la chance :

Même si nous n’avons pas pu tout récupérer, il ne s’agit au fond que de la perte d’objets matériels. Malgré nos efforts, l’homme et sa bande organisée qui l’attendait en bas, en cas de problème, ont pu s’échapper.

Unknown-4
la fuite

 

Prise de conscience et assimilation du processus :

Durant les premières heures qui ont suivi, je ne comprenais pas pourquoi mon entourage me demandait sans cesse comment j’allais : j’allais bien ! Juste frustrée de ne pas avoir été capable de l’arrêter. J’étais épuisée, les 3h de soleil étaient loin d’être satisfaisantes, mais je me sentais assez réveiller pour aller à la police et faire les premières démarches administratives. C’était comme si une batterie au fond de moi, me donnait les watts nécessaires pour continuer ma routine avec les enfants réveillés. Je pensais que je contrôlais bien la situation.

Étrangement, la nervosité ne s’est installée qu’après la sieste de l’après-midi. Au réveil, mon estomac était noué et je ne comprenais pas pourquoi. J’avais une sensation de lenteur et les nombreux cafés que j’avalais n’y faisaient rien pour changer la donne.

Une fois les enfants couchés, j’ai enfin pris conscience de ce qui s’était passé : un fumier avait pris la liberté de rentrer chez moi. Il avait visité chaque pièce de ma maison. Il nous avait tous vu dormir (incluant mes enfants, ce petit salopard). Il avait choisi ce qu’il voulait prendre comme s’il était dans un super marché, comme si c’était normal. Il a agi comme si mes enfants, ma famille, mon espace, mon chez-moi, étaient à lui et qu’il pouvait en disposer comme il le souhaitait.

Depuis, je n’arrive pas à trouver le sommeil. Je ferme les yeux et voix sa tête et je l’entends de nouveau me dire : tranquille, rendors-toi, je ne fais que passer et je m’en vais. J’ai du mal à trouver une position confortable pour dormir, car je dois être prête pour s’il revient. Mon rouleau à pâtisserie ne semble pas menaçant, mais si je dois l’utiliser, je le ferais sans hésiter. Une de mes amies (présente dans la maison lors de l’intrusion) ne comprend pas ma haine. Je ne lui en veux pas, ce n’est pas elle qui s’est réveillée avec un visage étranger face au sien à 5h du matin.

Foto el 27-6-17 a las 17_Fotor.jpg

 

Etat de stress :

Lorsque les gens me parlaient d’une sensation de viol, je ne comprenais pas. À présent, je sais qu’il se réfère à une violence émotionnelle. Il a forcé mon intimité et je n’ai pas eu mon mot à dire. Il m’a pris mes rêves paisibles et ma tranquillité.

Il va me falloir du temps pour retrouver cette confiance et cette aisance à déambuler dans ce que j’aime appeler mon “palace”.

Encore une fois, je confirme que même si on est très emphatique, on ne comprend une situation que lorsqu’on l’a vécu. Peut-être que si les voleurs savaient ce que cela faisait, ils ne l’infligeraient à personne.

Le bruit à Barcelone

Certaines petites choses restent insupportables comme le bruit du ramassage des poubelles en pleine nuit.

Appeler moi râleuse si cela vous chante, mais je ne trouve pas normal que la ville ait décidé que le passage des poubelles se fasse à 2h du mat. Non sérieusement, on entend beaucoup de critiques concernant les touristes en masse et le bruit que cette foule en général (sans être de mauvaise langue) anglais-parlant, produit, mais on oublie trop facilement que certaine petite chose de la ville elle-même pourrait être différente.

 

Ccamion poubelle
le ramassage des poubelles

Si vous venez visiter Barcelone, vous y découvrirez une ville pleine de charmes et pleine de vie. En effet, elle bouge tout le temps et il y a du monde partout qui mange, qui boit, qui déambule, qui fume, qui chante, qui vend, qui achète, et… qui parle très fort !

Les Latins sont habitués à parler très fort comme s’ils ne connaissaient pas la honte qu’ont les gens en général d’être entendus. Et qu’il soit une heure de l’après-midi ou une heure du mat, cela ne change rien !

Avec le temps, je dois bien avouer que cela ne me choque plus, ou tout simplement peut-être que je m’y suis faite.

 

giannibruit.jpg

Cependant, il y a 3 sources de bruit dont je ne parviens pas à m’habituer, ou du moins, je ne comprends pas pourquoi personne ne râle et tente de trouver un moyen de faire changer les choses :

1- Le ramassages des poubelles qui se fait de nuit. Certes, j’ai la chance de vivre dans une ville où il y a un ramassage constant en journée, laissant les rues du centre impeccables, mais pourquoi font ils le plus gros avec leur camion entre minuit et deux du mat???

2 – Le ramassage du verre : je sais que cela pourrait rentrer dans le premier point, mais rien que pour l’énorme gène qu’il provoque, je lui réserve un point que pour lui… J’habite dans le quartier du Gotique (juste derrière la mairie) et c’est rempli de petites ruelles où autant les bars que les particuliers ne sont pas obligés de recycler, car la ville ne peut installer des conteneurs spécifiques, et le résultat est que les bars et restaurants mettent toutes leurs poubelles dans la rue… Vous imaginez le boucan que peut produire toutes ces bouteilles dans le camion… Et oui, tout le monde sait que Barcelone est un lieu où ça picole sec et donc oui, il ne s’agit pas d’une cinquantaine de bouteilles… Et à 2 ou 3h du mat, cela fait mal aux oreilles.

3- N’oublions pas le fameux BUTANOOOOO! Beaucoup d’appartements dans le centre n’ont pas encore installé le gaz de ville et donc certains locataires achètent leurs bonbonnes de gaz à des vendeurs ambulants qui crient dans la rue qu’ils en ont en vente, et comme si ces hurlements n’étaient pas suffisants, ils tapent avec une barre en métal sur la bouteille afin d’être sûrs de ne pas passer inaperçu ! Objectif atteint…

Les premières semaines de forte chaleur m’obligent à dormir avec les fenêtres ouvertes me rappellant ces bruits agaçants que l’hiver camoufle.

 

Et vous, y a-t-il des bruits que vous ne supportez pas ?